Vous êtes ici : >

L’incroyable procès de l’amiante

 

Les ouvriers de l’ex Arsenal de Lorient (actuellement DCNS) ont, après avoir passé des années exposés à l’amiante, mené un combat en justice. Le procès à duré 5 ans. Il permet aujourd’hui à 127 d’entre eux d’obtenir un dédommagement du préjudice d’anxiété.

Ils ont, durant des années, exercé leur métier d’ouvrier des chantiers navals. Sans le savoir, ils étaient exposés à la poussière d’amiante. Chaudronniers, électriciens, soudeurs, ils portaient des équipements qui se décomposaient au contact de la chaleur. Leurs tâches respectives les contraignaient à être malgré tout, confronté à la chaleur. 

L’amiante, interdite en France depuis début 1997

Lorsque la nuisance des fibres amiante à été reconnue de façon officielle, le gérant de l’ex Arsenal de Lorient à commis l’incommensurable faute de ne pas fournir à ses employés les équipements adaptés aux risques que présentaient leurs fonctions. Car des années (10, 20 ou même 40 ans !) après, l’amiante tue. Elle s’attache à la plèvre sur les poumons. Quand la maladie frappe, il reste aux victimes seulement 2 ou 3 mois à vivre.
Des ouvriers témoignent qu’une grande partie de leur collègues d’ateliers y ont déjà succombés. 

La reconnaissance du « préjudice d’anxiété »

Pour tous ces employés qui ont ou non passé des examens médicaux, la vie prend un goût amer de la peur. Peur pour eux, leurs collègues de chantiers et d’ateliers. Le reste de leur vie est gâché et ce préjudice porte un nom dans le droit français depuis que la cour de cassation l’a reconnu en 2010 : le préjudice d’anxiété.

Le jeudi 9 novembre 2017, dans le centre-ville de Lorient, c’est un peu la victoire de ceux qui ont usé de leur énergie et de leur patience avec leurs avocats, pour tenir bon cinq ans avant d’en arriver à ce que 127 chèque de 5 000 à 12 000€ leurs soient attribués. Ils ont pu les distribuer à leurs collègues. Ces sommes couronnent leur victoire et la reconnaissance de leur combat solidaire et collectif.

Selon l’Andeva, (l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante), 3 000 personnes, en France décèderaient chaque année des suites de contamination par les fibres d’amiante. Et d’après l’OMS environ 100 000 chaque année dans le monde.